Je me souviens

Je me souviens de ma première, neige du froid sous mes fesses,

Je me souviens des yeux de ma mère,

Je me souviens de l’odeur du gazon fraîchement coupé,

Je me souviens du cerisier en été,

Je me souviens des deux tours, s’effondrant emportant avec elles un chapitre de mon enfance,

Je me souviens du premier vol des américains au-dessus d’Ankara, allant vers l’Irak en 2003,

Je me souviens des vacances dans le van rouge,

Je me souviens des queues interminables de la cantine,

Je me souviens des carambars qui ne se détachent plus des dents,

Je me souviens de ma première fois à Londres,

Je me souviens d’avoir vu la Reine,

Je me souviens du froid humide de mes années de Bachelors,

Je me souviens des émeutes d’étudiants, criant, brûlant contre les hausses des frais d’éducation,

Je me souviens du premier livre que j’ai aimé lire : une histoire de sorcière,

Je me souviens de la première fois que j’ai d’entendre parler de Facebook,

Je me souviens de Myspace et le jeu des serpents sur les vieux 3330,

Je me souviens du jour que Michael Jackson est mort : le même jour de ma promotion de Bachelors,

Je me souviens de la lettre de mon grand-père : ‘Prochaine étape Doctorat !’

Je me souviens de mon premier concert sans mes parents : je ne touchais plus le sol,

Je me souviens de mon voyage autour du monde, de la peur au fond de mon estomac,

Je me souviens de l’odeur de la station de train : cafés, croissants, hotdogs et sueurs.

Je me souviens de trop peu.

Inspiré des anaphores de Georges Perec