Les tilleuls des Vernets sont condamnés à mort dit-il. Son regard se repose sur la pointe de sa chaussure.
Ils seront rasés
me dit-il. Ses yeux remontent, croisent les miens – des larmes s’y bercent.
Il passa la
soirée à me raconter – sa pipe fumante aux lèvres – les aventures qui s’y
passaient.
Ses premiers pas
grands comme trois pommes, son premier vélo à trois roues, l’une qui vacillait.
Les jeux
d’ballons entre rival de la cité,
les fantasmes
qu’ils se faisaient de la nouvelle du quartier.
Il me raconta
comment ils avaient fleurté.
comment sous les
tilleuls il eut son premier baisé,
le premier essai
en parking parallèle,
le bac en poche,
cœur brisé les premières querelles.
Il me dit qu’il avait
jadis quitté son quartier.
Revenu avec une
femme, un gamin pour lui aussi recommencer le cycle des premiers.
Les tilleuls des
Vernets sont condamnés à mort redit-il, se lève et me prends la main.
Mes yeux croisent
les siens – des larmes s’y bercent.
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